Cher monsieur,
J'ai bien reçu votre courrier et je souhaite y répondre même si j'ai d'autres choses plus professionnelles à faire. Par politesse, je vais éviter de recourir à votre ton, à mi-chemin entre le mépris à mon égard et la dérision.
En effet, vous n'hésitez pas à me reprocher mon manque de culture financière. Je vous le confirme dans la mesure où je consacre les trois-quarts de mes journées à mon métier de chirurgien. Navré si, le soir venu, j'ai d'autres désirs que de me plonger dans un journal économique. Dès lors, il n'est pas très surprenant que mes sources d'informations soient constituées des journaux télévisés et de mon entourage. Est-ce une tare ? Oui, de votre point de vue visiblement. Je pense que travailler pour sauver des vies peut avoir plus de sens que de regarder des courbes monter et descendre - surtout descendre - sur des écrans. Peu importe.
C'est sans doute mon manque de culture financière et patrimoniale qui me pousse à m'inquiéter pour mon épargne et qui m'a poussé à vous demander des solutions autres que celles qui vous aviez mises en application.
Lorsque vous avez commencé à vous occuper des mes affaires, vous m'aviez expliqué que votre force reposait sur la capacité de sélectionner systématiquement les meilleures solutions. Avec recul, je constate que l'essentiel de mon patrimoine est aujourd'hui constitué de ma résidence principale, que j'ai acquise sans vos bons soins, et de contrats d'assurance vie. Les personnes autour de moi - encore une fois, excusez-moi si elles n'appartiennent pas au monde de la finance - me semblent bien plus à l'affût d'opportunités pour leur épargne que vous ne l'êtes.
Lorsque je vous ai demandé s'il était pertinent d'investir en immobilier en Allemagne, aux Etats-Unis, voire même des terres agricoles dans les pays de l'Est ou en Amérique Latine, vous m'aviez répondu que ces opportunités ne présentaient aucun intérêt. Deux de mes confrères ont ainsi acheté à des prix très raisonnables ce genre de produits et je vous garantis qu'ils sont pleinement satisfaits de leurs choix. Idem quand mon épouse vous avez dit que sa meilleure amie avait investie dans des pierres précieuses. Qu'aviez-vous répondu ? Que c'était dangereux !? Et qu'il n'existait pas de produits de ce type que l'on pouvait loger dans un contrat d'assurance vie! Nous ne vous parlions pas d'assurance vie, mais simplement de solutions pour non seulement valoriser notre épargne mais de plus nous mettre à l'abri d'une tempête financière qui semble aujourd'hui bien là.
Mon temps étant précieux, je ne souhaite donc pas m'étendre plus longtemps. Je vous avoue être déçu de vos prestations et de votre manque d'ouverture d'esprit.
Merci de me faire connaître toutes les modalités pour récupérer mes actifs puisque vous m'invitez à le faire. J'espère que cette opération se fera de manière gratuite.
Cordialement.